Bien que les véhicules tout-terrain (VTT) soient souvent utilisés à des fins récréatives, ils sont également fort utiles dans plusieurs secteurs d’activité. Ils comportent toutefois des risques, notamment des risques de blessure et, même, de décès. C’est pourquoi le respect des directives sectorielles et provinciales permet aux conducteurs d’éviter des dangers inutiles et de rester le plus en sécurité possible.
Selon Statistique Canada, on recense, en moyenne, 100 décès liés à des accidents de VTT chaque année, au Canada. Parmi les décès survenus de 2013 à 2019, près de la moitié (45 %) ont été causés par un renversement du véhicule; les autres causes de décès comprennent les collisions avec un objet stationnaire (16 %), les éjections (12 %) et les collisions avec un véhicule en mouvement (7 %).
Au Canada, certains types d’emploi peuvent exiger que le conducteur du VTT détienne une attestation. Les travailleurs œuvrant dans les secteurs du pétrole et du gaz, de l’énergie et de la foresterie peuvent être appelés à utiliser des VTT pour effectuer des tâches de surveillance et d’entretien, en particulier dans les régions éloignées. Les services de police peuvent les utiliser pour mener des opérations de recherche et de sauvetage. On utilise aussi ces véhicules dans le cadre d’activités plus modestes : les éleveurs peuvent s’en servir pour surveiller le bétail et vérifier les clôtures, tandis que les entrepreneurs les utiliseront pour réaliser des projets dans des régions éloignées, comme la construction d’un chalet.
Bien que les sociétés pétrolières, gazières ou hydroélectriques puissent avoir mis en place un processus officiel d’attestation (p. ex. exiger la réussite d’un cours sur la conduite sécuritaire des VTT et l’obtention d’une attestation), les entreprises de plus petite taille ont rarement les mêmes exigences. Cependant, il peut être avantageux pour tout conducteur de VTT de suivre des cours et d’obtenir une attestation, quelle que soit son expérience antérieure.
Nous nous sommes entretenus avec David Goruk, qui occupe le poste de directeur, Service de prévention, Transport et logistique, Ontario et Atlantique, au sein des Assurances Federated, pour connaître les principales mesures que les conducteurs de VTT peuvent prendre pour aider à réduire les risques d’accident.
Cours de conduite de VTT
« L’un des principaux problèmes que nous avons avec les VTT, c’est que les gens sont trop confiants, surtout s’il s’agit de conducteurs débutants qui se disent : “Oui, je peux monter cette colline, je peux traverser ce trou de boue” », explique M. Goruk. Après tout, certaines collines sont tout simplement trop abruptes pour être escaladées par un VTT, quel que soit le modèle.
« Nous recommandons à toute entreprise dont les employés utilisent des VTT d’exiger qu’ils suivent un cours de conduite menant à une attestation, ajoute M. Goruk. Non seulement le travailleur apprendra à conduire le véhicule de façon sécuritaire, mais vous, en tant que propriétaire d’entreprise, ferez preuve de diligence. »
L’Institut de la sécurité en quad au Canada (ISAC) s’est associé au ATV Safety Institute (ASI) ainsi qu’au Conseil canadien des distributeurs de véhicules hors route (CVHR) pour offrir le cours de conduite intitulé ATV RiderCourse de l’ISAC; ce cours est disponible en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve et à l’Île-du-Prince-Édouard. De plus, le Conseil canadien de la sécurité (CCS) offre un cours sur la conduite des VTT, qui est dispensé par des formateurs agréés par le CCS.
La plupart des provinces offrent aussi, à des fins de consultation, des guides, des vidéos et des trousses d’outils sur la sécurité : en Ontario, les conducteurs de VTT peuvent consulter le livret Smart Ride Safe Ride (en anglais) et ceux de l’Alberta ont accès à une trousse sur la sécurité en VTT (en anglais).
Casques et équipement de protection individuelle (EPI)
Pour les conducteurs de VTT, le casque est sans doute l’équipement de protection individuelle le plus important. Au moins 33 % des conducteurs décédés lors d’un accident de VTT de 2013 à 2019 ne portaient pas de casque, selon Statistique Canada.
Il y a deux principaux types de casques : le casque intégral (qui couvre complètement le visage et le menton) et le demi-casque (qui couvre seulement la tête et le menton). Le ATV Safety Institute recommande de porter un casque approuvé par le Département des Transports des États-Unis (DOT) ou la Snell Foundation (en anglais), dont la cote de sécurité convient à la conduite des VTT. Selon la Consumer Product Safety Commission des États-Unis, les normes applicables aux casques de VTT (en anglais) sont les suivantes : DOT FMVSS 218, Snell M-2005, Snell M-2010 et CMS/CMR 2007.
« Si les VTT sont utilisés dans le cadre d’activités professionnelles, l’entreprise devrait fournir un casque à chaque conducteur », déclare David Goruk. Idéalement, le casque devrait être doté d’une visière couvrant complètement le visage; si le conducteur utilise un demi-casque, il devrait alors être tenu de porter aussi des lunettes de sécurité. Il est également recommandé de porter des gants, des bottes et des pantalons.
Bien que les EPI constituent un moyen simple qui aide à éviter les blessures graves et les décès, nombreux sont ceux qui ne portent pas systématiquement un casque ou qui ne le portent que lorsqu’ils circulent sur les voies publiques. Voilà pourquoi il est si important de mettre en place des politiques et des procédures régissant l’utilisation des VTT, et de faire en sorte que les employés s’y conforment, affirme M. Goruk. « Si l’on constate que vous ne portez pas votre casque ou que vous avez un comportement imprudent, vos privilèges seront révoqués », ajoute-t-il.
De plus, les conducteurs de VTT doivent s’abstenir de consommer de l’alcool ou de la drogue avant de prendre le volant, car ces substances altèrent leur capacité à conduire et à prendre des décisions; la consommation d’alcool et de drogue pourrait aussi entraîner des accusations de conduite avec facultés affaiblies en vertu du Code criminel du Canada. Selon Statistique Canada, de 2013 à 2019, dans au moins 51 % des décès liés aux VTT, le conducteur aurait consommé de l’alcool, du cannabis ou d’autres drogues.
Modèles monoplaces et biplaces
Certains propriétaires de VTT fixent un coffre de chargement à l’arrière de leur véhicule monoplace et l’utilisent comme siège passager, mais ce n’est pas une bonne idée. « Ces coffres ne sont pas conçus pour supporter tout ce poids, explique David Goruk. Le surplus de poids à l’arrière modifie le centre de gravité du véhicule, ce qui le rend plus difficile à contrôler. »
Sur un VTT monoplace, il n’y a pas de repose-pieds ou de poignées pour le passager, de sorte que ses jambes pendent dans le vide et qu’elles peuvent facilement heurter un objet, comme un arbre. « N’ayant aucun point d’appui, le passager peut glisser et il tentera alors de s’agripper au conducteur pour ne pas tomber; dans ces circonstances, le conducteur risque de perdre le contrôle du véhicule ou de chuter avec le passager », explique M. Goruk.
Certaines tâches peuvent exiger la présence de plus d’un conducteur de VTT. Par exemple, si le travail doit être effectué dans une région éloignée dépourvue de couverture cellulaire pendant l’hiver, il est plus sécuritaire de mettre en place un système de jumelage. Toutefois, chacun des travailleurs devrait se déplacer avec son propre VTT monoplace ou prendre place dans un VTT biplace conçu pour supporter le poids de deux personnes. Un VTT biplace possède un empattement plus long et une suspension arrière plus solide; il offre aussi au passager de l’espace pour les pieds et des poignées pour s’agripper – tous ces éléments contribuent à augmenter la sécurité du conducteur et du passager.
Faire preuve de prévoyance
Si vous conduisez un VTT sur les routes et les terres publiques, le VTT doit être immatriculé et la plaque d’immatriculation doit être fixée à l’arrière du véhicule; le VTT doit également être couvert aux termes d’un contrat d’assurance de la responsabilité civile automobile. « N’oubliez pas de vous procurer une assurance de la responsabilité civile, surtout si vous laissez quelqu’un d’autre conduire le VTT, déclare David Goruk. Et gardez sur vous une copie du titre de propriété et des documents d’immatriculation et d’assurance, de préférence dans une pochette étanche. »
Même lorsqu’une autre personne conduit le VTT, le propriétaire du véhicule peut être tenu responsable des blessures ou des dommages causés par le VTT; il pourrait notamment être accusé en vertu d’un règlement municipal ou d’une autre loi, comme la Loi sur les véhicules tout-terrain de l’Ontario.
« Vous devez également examiner le véhicule avant de l’utiliser en vérifiant, entre autres, s’il y a une fuite d’huile, si les pneus sont bien gonflés et si les freins fonctionnent », ajoute M. Goruk. Vous devez circuler dans les sentiers balisés partout où cela est possible et toujours informer quelqu’un de votre destination et de la durée estimée de votre absence.
La conduite d’un VTT est une activité qui présente des risques, mais plusieurs de ces risques peuvent être réduits en respectant les règles de sécurité, en portant l’équipement de protection individuelle requis et en conduisant prudemment. La solution réside dans la mise en place de politiques et de procédures officielles qui responsabilisent les conducteurs et contribuent à assurer la sécurité de tous.
Pour en savoir plus sur les pratiques de gestion des risques, consultez notre page consacrée au Service prévention dès aujourd’hui.
Le présent billet est fourni uniquement à titre informatif et ne vise pas à remplacer les conseils de professionnels. Nous ne faisons aucune assertion et n’offrons aucune garantie relativement à l’exactitude ou à l’intégralité des renseignements présentés. Nous ne pourrons en aucun cas être tenus pour responsables des pertes pouvant découler de leur utilisation.